Pour chaque bouteille de jus de pomme militant, nous reversons 0,15c à l'association "Générations futures" pour lutter contre les pesticides. Pommes produites par des producteurs ‘Ensemble, Solidaires’ de la coopérative Biocoop. Fabrication artisanale.
Pourquoi un jus de pomme militant ?
Parce que la pomme est un des fruits les plus traités.
Certaines pommes de table françaises subissent en moyenne 36 traitements chimiques différents, allant même dans certaines régions jusqu’à 43 traitements1, principalement des fongicides et des insecticides 1. Certains de ces pesticides, pulvérisés sur les arbres, se déposent sur la peau des fruits et pénètrent également à l’intérieur du fruit : on parle de « pesticides systémiques ».
Pourquoi autant de traitements ?
Les pommiers sont particulièrement sensibles aux maladies et à certains insectes. C’est l’un des fruitiers les plus traités en France car il est la cible de champignons (tavelure, oïdium, moniliose), d’insectes (pucerons, araignées rouges) ou vers (carpocapse du pommier).
En arboriculture biologique, les variétés de pommiers sont sélectionnées pour être adaptées au terroir et sont ainsi naturellement plus résistantes. Par ailleurs, des interventions préventives ont lieu en hiver et un bon équilibre du sol est maintenu durant l'été : désherbage mécanique ou thermique, moindre densité des arbres dans le verger pour favoriser l’aération, installation de filets au-dessus des vergers, utilisation de pièges à phéromones contre les ravageurs… Les autres traitements nécessaires sont exclusivement des engrais et amendements organiques. 2
En 2012, 65,2% des échantillons de pommes et poires, rangées dans la catégorie des fruits à pépins, étaient porteurs de résidus de pesticides 4. Les résidus de pesticides les plus fréquemment détectés dans les pommes sont le captane (fongicide contre la tavelure) et la propargite (insecticide), deux cancérigènes probables, et le phosalone (insecticide), neurotoxique 5.
Les résidus de pesticides superficiels (sur la peau) peuvent être éliminés par simple rinçage des fruits, et par l’épluchage (en dépit de la perte des vitamines). Mais la plupart des pesticides * sont persistants sur la plante, pour que leur action dure au-delà de l’averse », rappelle François Veillerette 6. Ainsi, ils pénètrent aussi dans la chair du fruit et sont donc impossibles à enlever.
Quel impact sur la santé ?
L’association « Générations futures » a démontré qu’un enfant pouvait ingérer 128 résidus chimiques différents, dont 36 pesticides, en une seule journée ! « Ce qui nous inquiète, c’est la présence de plusieurs résidus : deux, trois, voire huit ou quinze résidus différents dans un seul fruit ou légume », explique François Veillerette. « Le plus souvent la valeur légale pour chacun n’est pas dépassée (la fameuse Limite Maximale en Résidus), mais on peut avoir un effet cocktail dont les risques n’ont pas été évalués. Parmi ces produits, plusieurs sont classés cancérogènes possibles ou sont des perturbateurs endocriniens**, qui agissent à faible dose. »
Ces pesticides posent un véritable problème de santé publique, non seulement pour les utilisateurs qui sont les plus exposés, mais aussi pour la population générale. Les effets de faibles quantités, en mélange, sur des populations dites vulnérables – comme la femme enceinte ou les jeunes enfants - et sur de longues périodes peuvent poser de nombreux problèmes de santé. Les études épidémiologiques montrent que les personnes exposées aux pesticides ont plus de risque de développer des cancers, des malformations congénitales, des problèmes d’infertilité, des problèmes neurologiques ou encore un système immunitaire affaibli. »
Lexique :
* Pesticides : produits utilisés pour lutter contre les insectes (insecticides), champignons (fongicides), herbes concurrentes (herbicides), etc.
** Perturbateurs endocriniens : molécules qui agissent sur l'équilibre hormonal de nombreuses espèces vivantes, et peuvent avoir des effets indésirables sur la santé.
Sources :
1 Source : Rapport de l’étude EcoPhyto R&D : quelles voies pour réduire l’usage des pesticides, INRA, janvier 2010. Chiffres concernant les pommes de table françaises bio et non bio, qui concernent 90% de la surface du verger de pommes de table française pour 87% de la production ; l’IFT correspond à l’indice de fréquence de traitement, l’une utilisation d’une matière active correspondant à 1 IFT. Rapport ECOPHYTO R&D INRA janvier 2009.
2 Fiche technico-économique : le pommier en agriculture biologique. Chambre d’agriculture Rhône-Alpes, 2011. http://rhone-alpes.synagri.com/synagri/pj.nsf/TECHPJPARCLEF/13674/$File/WEB-pommier.pdf?OpenElement
3 Source : Agence Bio, http://www.agencebio.org/sites/default/files/upload/documents/4_Chiffres/BrochureCC/CC2012_Chap5_2_FEL.pdf
4 Source : Chiffres de l’EFSA (Autorité européenne de sécurité alimentaire) cités dans Manger bio, c’est mieux, Claude Aubert, oct 2012.
5 Source : http://www.pesticides-non-merci.com/
6 François Veillerette est porte-parole de l’association Génération Futures, ancien Président de Greenpeace France et Générations Futures (ex-MDRGF), Président du PAN Europe.
Qu'est ce que la Semaine pour les alternatives aux pesticides?
Chaque année, au début du printemps (moment symbolique par la reprise des épandages et les retours au jardinage), Générations futures organise la Semaine pour les alternatives aux pesticides, initiée en 2006. Cette vaste opération vise à :
-
Informer, mobiliser et fédérer agriculteurs, consommateurs, associations, collectivités locales, etc., pour un avenir sans pesticides
-
Informer ces mêmes acteurs sur les risques sanitaires et environnementaux liés à l’utilisation des pesticides
-
Promouvoir les alternatives viables aux traitements chimiques de synthèse dans tous les secteurs d’utilisation (agriculture, jardinage, voirie, espaces verts, habitations, textiles, etc.).
Générations Futures (ex-Mouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures – MDRGF), a pour objet la défense de l’environnement. Elle mène des actions (enquêtes, colloques, actions en justice, campagne de sensibilisation…) pour informer sur les risques de diverses pollutions (notamment les substances chimiques en général et les pesticides en particulier) et promouvoir les alternatives en vue d’en réduire les impacts négatifs pour la santé et l’environnement.
Reconnue d’intérêt général, elle a été fondée en 1996 par Georges Toutain, agronome, et François Veillerette, enseignant et auteur notamment de l’ouvrage de référence « Pesticides, révélations sur un scandale français ».
Elle est agréée par le ministère de l’écologie depuis 2008 (renouvellement de l’agrément obtenu en 2014), habilitée à prendre part au débat national sur l’environnement depuis 2013.
En soutien à cette association, Biocoop participe chaque année à la Semaine Pour les Alternatives aux Pesticides (voir ci-dessous) et a conçu et distribué dès 2015 le produit partage « Jus de Pomme militant » commercialisé dans les magasins du réseau. 11 348,55 € ont été collectés depuis pour soutenir l’action de l’association Générations futures pour dénoncer et combattre l’usage des pesticides en France.
Pour en savoir plus : www.generations-futures.fr
Biocoop est un acteur militant engagé pour un monde en transition. En ce sens, le comité de partenariats de Biocoop soutient une dizaine d’associations ou structures partenaires, dont Générations Futures, association de sensibilisation à la protection de l’environnement et aux dangers présentés par les pesticides.
Un exemple des Alternatives aux pesticides : Faire son purin bio
Derrière ce nom peu ragoûtant se cache une potion magique dotée de super pouvoirs.
Lesquels?
-
stimuler la croissance des plantes,
-
repousser les insectes parasites,
-
activer la dégradation du compost (dans le cas de certains purins).
Une alternative naturelle aux engrais pesticides chimiques de synthèse. Purin d’ortie, de consoude, de prêle des champs etc., à chaque usage, sa recette. Petit éclairage pour devenir un as des plantations… qui durent !
Késako ?
En agriculture biologique, le purin est le fruit de la macération prolongée de plusieurs végétaux dans un seul et même contenant fermé. En termes de proportion, il faut compter un kilo de plantes pour 10 litres d’eau (de pluie, de préférence !). Une fois la mixture bien infusée (au bout d’une quinzaine de jours, en général), filtrez-le (un pince-nez peut s’avérer utile…) et versez le liquide dans une bouteille que vous refermez. Stockez cette dernière à l’abri du soleil et de la lumière. Votre purin est prêt ! Utiliser en engrais ou en repoussoir à insectes, pensez à diluer le mélange avant utilisation.
Les plus courants
Purin d’ortie
A la fois répulsif et engrais naturel, le purin d’ortie est également utilisé à titre préventif contre certaines maladies (mildiou, notamment) et ravageurs (pucerons, acariens) grâce sa forte concentration en azote, minéraux, vitamines et oligoéléments.
Purin de consoude
Riche en azote, potasse, calcium, son utilisation est recommandée pour booster la croissance de vos plantes et accélérer la décomposition du compost.
Annexes :
Cash Investigation "Produits chimiques : nos enfants en danger", le 2 février dernier sur France 2 , a révélé ce que nous savons tous déjà à savoir comment les multinationales de l'agrochimie inondent nos régions avec leurs pesticides, au risque de mettre en danger notre santé, et en particulier celle de nos enfants. Notre partenaire Générations Futures y a grandement collaboré. L'impact de cette émission sur le grand public est important. Aussi, il est du rôle de Biocoop et son réseau de se mobiliser pour faire encore plus prendre conscience des dangers inévitables des pesticides