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Voleurs de Feu - Ciné Débat - Vendredi 27 septembre • 20h • salle Surcouf, 6 place Bouvet • Saint-Malo

Voleurs de Feu - Ciné Débat - Vendredi 27 septembre • 20h • salle Surcouf, 6 place Bouvet • Saint-Malo

Le 27/09/2019

Dans le cadre de la fête des possibles du 21 au 28 septembre à Saint Malo, et de la campagne 1,2,3 Climat !, Enercoop Bretagne et le magasin Biocoop L’Authentik à l’Aquarium invitent tous les malouins à s’éveiller et à décoder les enjeux de la Transition écologique et solidaire avec
Les Voleurs de feu  de Brigitte Chevet, documentaire retraçant l'histoire de l'énergie solaire en France, suivi d'un débat en présence de la réalisatrice.

Gratuit • Ouvert à tous • dans la limite des places disponibles

Vendredi 27 septembre • 20h • salle Surcouf, 6 place Bouvet • Saint-Malo

Synopsis : "Partout dans le monde, l'énergie solaire se développe de manière spectaculaire…
Sauf en France où la filière photovoltaïque a perdu la moitié de ses emplois depuis 2011.
Que s'est-il passé alors que, dans les années 70, la recherche photovoltaïque française était l'une des plus performantes au monde ?
Qui a peur du développement de l'énergie solaire en France ?"

Interview

- Qu'est ce qui a déclenché votre envie de mener l'enquête sur cette filière de l'énergie solaire ?

J’ai vu à quel point cette filière a été maltraitée en France, surtout au cours des années 2000, avec des politiques totalement incohérentes, court-termistes. 10 000 emplois massacrés, en à peine 2 ans. Alors que nous avions un glorieux passé concernant cette énergie, nous étions des pionniers en recherche solaire. Pire, le photovoltaïque a été stigmatisé, et le grand public a avalé ce discours négatif, sans avoir les bonnes informations. Nous avons délaissé la production de masse aux chinois, dont nous allons être aujourd’hui dépendants. Le plus surprenant pour moi, c’est d’avoir travaillé seule sur ce sujet, aucun autre journaliste ou réalisateur n’a eu cette curiosité de gratter sous la surface, dans aucun média français. Notre culture historique, technique, politique sur ces questions d’énergie reste vraiment à développer !


- Les Voleurs de feu se sous titre aussi ‘Qui a peur de l'énergie solaire ?’ Alors, sans dévoiler tout le travail de fond de votre film, qui sont-ils ceux qui ont peur ?

Qui a bénéficié de ces difficultés des renouvelables en France ? Ceux qui pilotent la filière nucléaire, qui pour subsister ne veut voir se lever aucune concurrence. L’organisation énergétique française traduit également une mentalité typique de notre pays jacobin, qui aime les grosses structures pilotées d’en haut, très centralisées. Les renouvelables comme le solaire ou l’éolien impliquent d’autres organisations, plus décentralisées, en circuit court. Elles relocalisent la production. C’est pour cela que l’Allemagne a eu plus de facilité à s’y mettre. C’est nouveau chez nous, et cela va demander du temps pour que tout le monde se réapproprie ses questions, sorte de sa passivité. Nous avons été biberonnés au nucléaire massif, je dirai presque drogués...


- Dans votre documentaire, un moment fort décrit qu'au point de jonction du vrai prix du nucléaire en hausse et celui des énergies renouvelable en baisse se produira bientôt une rencontre qui bouleversera la civilisation ? Est ce que ce point arrive ? Qu'en pensez-vous ?

- Nous y sommes, à ce point de bascule. Aujourd’hui, un KWh solaire est moins cher qu’un KWh du nouveau nucléaire, venu de l’EPR. Et tout cela sans déchet, car contrairement à ce que le grand public croit, un panneau solaire se recycle à 98%. Alors bien sûr, le solaire doit se stocker, mais le nucléaire aussi ! On ne le dit jamais, mais la production nucléaire est constante, et la consommation pas du tout. Mais c’est cet argument économique qui va tout faire basculer, c’est certain. Le nouveau nucléaire est pas au point, dangereux, mais surtout il n’est plus rentable. 

- Depuis votre documentaire (2016), le photovoltaïque semble retrouver un nouvel essor plus solide notamment avec de plus en plus de projets citoyens. Qu'en pensez-vous ?

- Au cours de mes 5 années d’enquête, de suivi de cette question, j’ai vu apparaître ce mouvement citoyen comme une surprise assez enthousiasmante. J’ai pu filmer les premières centrales citoyennes en Ardèche, et un toit solaire en Bretagne. C’était le début, et les pionniers ont bien eu du mérite, tant les bâtons dans les roues ont été important, de la part d’Enedis comme d’EDF. Je le raconte dans le film. Depuis, le mouvement se développe un peu plus facilement, heureusement ! 

- Vous êtes rennaise, et le documentaire a été soutenu en Bretagne, quelle vision avez vous de notre région sur le développement des énergies renouvelables ?

- La Bretagne est forte culturellement, c’est ce qui fait que j’ai été soutenue ici, par des chaînes régionales, et des aides régionales également. Grâce à cela, j’ai pu développer un point de vue alternatif. Ce n’est pas forcément la région française la plus en pointe sur le solaire, comparée à l’Occitanie ou Pacca. Mais le solaire a de l’avenir ici aussi : savez-vous que la productivité d’un panneau augmente sur la frange profonde de 20 km du littoral, grâce à la mer qui renvoie la lumière ? Nous avons de la marge. A la même latitude, l’Allemagne a 7 fois plus de panneaux que nous, ce n’est pas un pays plus ensoleillé que le nôtre ! Nous sommes aussi une région agricole, et les énergies décentralisées comme l’éolien et le photovoltaïque sont une voie d’avenir pour les agriculteurs, qui ont de grandes surfaces. Cela va leur donner un revenu supplémentaire, plus sécurisant. C’est une des pistes les plus prometteuses, de faire des agriculteurs des « énergiculteurs". 

- C'est votre première venue pour une projection à St Malo, quelle message souhaitez vous apporter aux malouins pour les inciter à vous rencontrer vendredi soir à l'issue de la projection gratuite à l'espace Bouvet ?

Je suis ravie de venir à St Malo, terre de mes ancêtres paternels ! Tout le monde ne sera peut-être pas d’accord avec ma vision, mais au moins discutons-en. Il s’agit de sortir des préjugés, des idées toutes faites, pour s’ouvrir à de nouvelles possibilités, regarder le futur positivement. Je suis certaine que d’ici quelques années, toutes les nouvelles constructions auront des panneaux solaires sur leur toit. Tout comme nous prenons conscience qu’il faut développer le circuit court en matière alimentaire, nous allons le faire également pour l’énergie. En développant l’autoconsommation. Cela nous évitera de dépendre des Saoudiens ou des Russes !

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